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Développement de l’activité de traduction – La notion de cap

Développement

Le 14 Juil, 2025
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Quand je réfléchis à mon activité de traduction et à son développement, je pense souvent à des concepts liés aux jeux d’argent et à la théorie des jeux (comme celui de variance).

Je ne suis pas un expert de la théorie des jeux et je suis plutôt littéraire, mais des années à travailler dans le domaine du poker ont un peu façonné ma façon de raisonner.

La question des tarifs

Lorsque l’on se lance dans la traduction, la question des tarifs est cruciale et il existe des outils permettant de calculer le tarif que l’on devrait appliquer en fonction du nombre d’heures que l’on souhaite travailler et de l’argent dont on a besoin pour vivre. Ces réflexions et outils sont utiles et il est en effet crucial de comprendre qu’en dessous d’un certain tarif, il ne sera pas possible de développer son activité de traduction en travaillant un nombre d’heures raisonnable.

J’ai commis toutes les erreurs possibles dans ce domaine, j’en parlerai dans un autre article, mais une fois son activité lancée, je propose de prendre le problème à l’envers.

Qu’est-ce que le cap ?

Aujourd’hui, je cherche à déterminer le maximum que je puisse gagner avec mon activité de traduction en l’état actuel. Pour cela, je vais prendre mon taux horaire avec mon meilleur client. Je précise que je ne facture aucun client à l’heure et que le taux horaire est donc celui que je calcule de manière très simple : (tarif au mot) x (nombre de mots traduits par heure) = tarif horaire.


Par exemple, chaque heure que je travaille pour mon client « X », je gagne environ 80 euros. Dans cet exemple, ce sera parce que je facture mon client « X » 0,10 euro/mot et que je traduis environ 800 mots de l’heure. Pour déterminer ce taux horaire maximal, je vais prendre un client régulier, pas une demande unique qui a eu lieu une seule fois il y a trois ans.

Partant de là, je vais déterminer combien d’heures je souhaite traduire par jour au maximum. Je ne parle pas du nombre d’heures que je souhaite travailler, uniquement des heures où je traduis (que j’estime « facturables »). Dans mon exemple qui est proche de ma situation actuelle, je vais partir sur quatre heures. Je prévois donc de traduire 20 heures par semaine. Évidemment, dans la réalité, ça ne se passe pas comme ça, et je vais devoir passer plus de temps à traduire certaines semaines, ce qui compensera les semaines plus calmes. Il me reste ensuite à déterminer le nombre de semaines que je souhaite travailler dans l’année. Partons sur 47.

Le calcul de mon cap est donc le suivant :

20 x 80 x 47 = 94 000

94 000 euros, c’est mon cap, le chiffre d’affaires maximal que je peux atteindre sur une année en l’état actuel, c’est-à-dire, si tous mes clients me rapportaient la même chose par heure travaillée que mon meilleur client.

Comparaison avec les objectifs

Je compare donc ce cap avec mon chiffre d’affaires réel de l’année dernière, environ 60 000 euros.

Mon CA réel représente donc 63 % de mon cap. Il faut noter que d’une part, je n’ai pas pris 5 semaines de vacances sur l’année et d’autre part, que j’ai ÉNORMÉMENT TRAVAILLÉ certaines semaines, jusqu’à être au bord de l’épuisement. Ces deux éléments m’ont donc permis de « tricher » par rapport à mes objectifs et m’ont permis de réaliser un chiffre d’affaires plus important.



Se rapprocher du cap

À partir de là, je pense que les axes de développement de mon activité doivent forcément réaliser l’une de ces deux choses :

– Augmenter mon cap

– Augmenter le pourcentage du cap que j’atteins

Pour augmenter mon cap, je vais chercher à :

– Améliorer ma productivité avec mon meilleur client pour augmenter mon « meilleur taux horaire »

– Chercher de nouveaux clients avec lesquels mon taux horaire serait supérieur à 80 euros

Pour augmenter mon pourcentage du cap, je vais chercher à :

– Devenir « indispensable » pour mon meilleur client de façon à obtenir plus de volume

– Augmenter le tarif ou la productivité avec mes autres clients pour que mon taux horaire augmente

Évidemment, la conclusion est plutôt évidente et je ne prétends pas réinventer la roue avec cette « théorie ». Mais cette façon de voir les choses m’est utile quand je prospecte et que je cherche à savoir si je suis en train de perdre mon temps ou de développer mon activité.

Par exemple, si je suis contacté par une agence avec laquelle je n’ai jamais travaillé et qu’elle me propose un tarif à 0,08 euro par mot. Avant de me lancer dans une négociation, je dois savoir ce que je suis en train d’accomplir. Est-ce que je suis en train d’augmenter mon cap ou d’augmenter le pourcentage du cap que je peux atteindre ? Pas vraiment.

Avant de répondre et de négocier, je dois déterminer le type de contenu que peut me proposer cette agence, et le taux horaire que je peux envisager. Si je ne réponds pas à mes deux objectifs, cela veut dire que rentrer une agence de plus me permettra de générer un chiffre d’affaires plus important, mais en travaillant plus d’heures, ce qui n’est pas le but.

Conclusion : que faire de son cap ?


Identifier son cap n’a rien d’un simple exercice comptable : c’est un cadrage stratégique. En calculant le chiffre d’affaires maximal que tu peux raisonnablement atteindre dans tes conditions actuelles, tu transformes un objectif flou (« gagner plus ») en deux leviers concrets :

  • Augmenter le cap – en améliorant ta productivité ou en trouvant des clients au taux horaire supérieur.
  • Augmenter le pourcentage du cap atteint – en consolidant tes relations les plus rentables et en optimisant tes tarifs ou processus avec les autres.

Chaque opportunité entrante (nouveau client, nouveau type de contenu, outil de productivité, formation, etc.) peut alors être évaluée à l’aune de ces deux questions : va-t-elle relever mon cap ? ou va-t-elle m’aider à m’en rapprocher ?

Si la réponse est « non », c’est peut-être juste du travail de plus pour un résultat global identique… voire inférieur.

En résumé, fais de ton cap boussole : elle t’indique la direction et t’évite de t’égarer dans des projets chronophages à faible valeur. Calcule-le, refais le calcul régulièrement, et ajuste tes priorités pour garder le cap, littéralement !

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